Pleine nature, et j'ai ajouté deux photos...Prises à Yaounde...Dans un lieu non décrit...Histoire de vous donner une idée...
On s’y présente, par obligation. Vous le constaterez lors de votre lecture.
Je vous le dis, rien de plus essentiel sinon l’endroit que je vous présenterai.
J’ai décidé de vous faire découvrir le Cameroun dans toutes ses ramifications. Vous êtes avec moi partout et pour tout.
Vous avez deviné, j’oserai parler du «petit coin» ou cabinet d’aisance, petit endroit, W.-C, bécosse, toilette, salle de toilette, chiottes, latrines, etc.
Peu importe la nomination, le résultat est le même : nous sommes soulagés.
Pour faciliter l’écriture, J’utiliserai «petit coin» et je simplifierai en utilisant les vocables «pipi» et «caca».
Alors voici.
Premier petit coin :
Entre Ngaoundéré et Maroua, à un arrêt d’autobus, nous devons payer pour utiliser le petit coin, 50 Fr pour le pipi et 75 Fr pour le caca. Tout est simple et modeste. Un homme se tient à l’entrée, c’est à lui que nous devons acquitter nos frais de soulagement. Une fois la porte principale traversée, il y a environ une dizaine de portes, un côté pour les hommes et un côté pour les femmes. Derrières celles-ci, un trou d’environ 15 cm de diamètre dans lequel nous laisserons choir notre inconfort. La céramique qui entoure le trou est trempée. Certaines personnes manquent d’adresse et pissent partout. Je suis devenue habile, mais pour ce trou, j’ai dû travailler un peu plus fort, car je n’ai pas voulu déposer mon énorme sac par terre dans cette humidité que je redoutais. Somme toute, j’ai quand même contribué au maintien de l’humidité du sol.
J’entends d’ici votre questionnement…Comment peuvent-ils connaître ce que nous y ferons ? Je ne sais pas et je n’ai pas posé la question…J’ai imaginé que c’était sur la bonne foi du client et que de temps à autre, on faisait un contrôle comme dans les trains, autobus ou métros de notre pays…Et en cas de non-paiement pour le surplus déposé, je ne pourrais dire si on t’oblige à reprendre le tout ou si tu dois payer une amende…
Lors d’un second voyage où je passais par le même endroit, j’ai vu une affiche, mais cette fois, avec un seul tarif : 50 fr. Je ne l’avais pas vu lors de ma première visite, j’avais simplement demandé le tarif au portier…Ce même jour, j’ai compris qu’on s’était moqué de moi…
Imaginez le type qui observe notre visage en train de réfléchir au montant que nous devons donner…Rictus moqueur et heureux de sa blague, ce jeu lui permet surement de continuer de faire son métier.
Deuxième petit coin :
Dans un restaurant de Maroua, il s’agit d’un évier d’un blanc immaculé avec ses deux robinets qui, je puis vous le dire, ne sont plus fonctionnels. Celui-ci est entouré de céramique de chaque côté et est à la même hauteur qu’une toilette normale. Un muret fait avec la même céramique cache la tuyauterie. On se questionne, mais on conclut rapidement que c’est comme ça. Tout est propre, on y risque un pipi seulement imaginant que le caca pourrait avoir peine à passer dans le trou.
Rien à voir avec mon blogue, mais, la bouffe y est excellente et…Je ne sais pas si on se lave les mains dans les toilettes.
Troisième petit coin :
Aux frontières du Tchad, aux abords de la plage, nous prenons une bière. Mes amis ont décidé que c’était l’endroit idéal pour m’accueillir et ils ont raison. Évidemment, bière aidante, je cherche le petit coin qui, je constate, une fois les indications servies par notre serveur, était juste là, à ma gauche. Un rideau sur le mur accroché à environ quatre pieds du sol. Je déplace le rideau pour découvrir un orifice qui traverse le mur de ciment, pas plus haut que trois pieds et demi. Malgré la chaleur, j’ai l’impression d’entrer dans un igloo.
J’y découvre alors une pièce carrée de couleur sable d’environ huit pieds par huit pieds, un espace très grand pour un simple trou situé droit au centre sur un espace légèrement surélevé. Tout est immaculé et l’absence de toit nous donne un éclairage qui facilite le travail. Sur ce même espace surélevé, de l’eau dans un contenant de plastique. J’ai adoré pour l’espace, l’éclairage et l’intimité. J’avais l’impression d’être seule au monde.
Quatrième petit coin :
Dans un quartier de Maroua appelé «Avion me laisse», nous mangions du poisson et prenions une bière sur les tables sises aux abords de la rue. Nous achetons la bière de ceux qui fournissent les tables et achetons le poisson chez un autre marchand qui est également installé sur le bord de la rue avec ses grilles et tout ce qu’il faut pour nous servir le meilleur poisson en ville.
Des précisions s’imposent, on dit que le quartier se nomme «Avion me laisse» parce qu’un jour, un homme trop occupé à manger le poisson du quartier, a simplement raté son avion…D’où la réputation acquise par les femmes qui y cuisinent le poisson. Jolie comme histoire non !
Enfin, je demande la toilette et le serveur m’amène dans une grande salle vide peu éclairée et m’indique du doigt une entrée sans porte ou rideau. J’entre. Tout est noir. Je n’ose aller plus loin pour trouver le trou parce que j’avais réellement peur de mettre le pied dedans. Je vois que le sol est trempé, je ne suis pas la seule à ne pas avoir visité le fond du couloir, je m’installe et je pisse, le couloir est en pente, je vois que tout me coule entre les pieds pour rejoindre les abords de la salle décrite précédemment. Ça ne va pas trop loin, le sable absorbe magnifiquement. Une seule préoccupation, j’espère juste que personne n’a eu la même idée que moi. Je fais très vite. Débit et pression sont au rendez-vous.
Une autre volontaire m’a confirmé plus tard la présence d’un trou au fond du couloir. Elle a persévéré et trouvé. Une volontaire beaucoup plus téméraire que moi.
Les exemples se multiplient, tous aussi cocasses les uns que les autres. J’ai vu un petit coin sans trou, mais, une magnifique rigole cimentée qui apportait le tout derrière le bâtiment du bar où nous étions. J’ai également vu des petits coins avec chaîne et réservoir d’eau, mais, ce que j’ai aimé par-dessus tout et je termine avec ce petit coin magnifique qui sera mon cinquième et dernier :
Entre Bamenda et Yaoundé, l’autobus s’arrête 15 minutes pour acheter victuailles et «se mettre à l’aise» comme les Camerounais le disent si bien. J’achète un jus et demande à la dame où je puis trouver les toilettes. Elle me montre une porte de bois, me demande de suivre le chemin, de passer entre les maisons et de me rendre jusqu’au bout. Sans plus.
J’écoute la dame, je traverse la porte pour longer une première maison, une cour arrière et une deuxième maison pour enfin retrouver des arbres, une forêt, l’enclos de quelques poules et, des hommes, au loin, debout, me faisant dos, les mains devant ainsi que quelques femmes accroupies derrière un arbre ou des buissons. La formule est très simple, on choisit notre arbre ou notre arbuste selon notre format ou, notre désir de marcher plus loin dans la nature.
J’ai choisi un petit arbre tout près qui semblait plus sec que les autres m’imaginant ainsi, contribuer à sa floraison.
Vous dire que la verdure est magnifique vous fera certes sourire mais c’est le cas.
Ce petit coin est sublime. D’entre tous, la propreté y était et, je n’ai pas eu peur de déposer mon sac par terre ni peur de trouver quelqu’un qui veuille occuper le même emplacement que moi. Mieux encore, aucune odeur désagréable et ça, c’est ce que j’ai le plus apprécié.
Finalement, le «petit coin» ou cabinet d’aisance, petit endroit, W.-C, bécosse, toilette, salle de toilette, chiottes, latrines, etc., Ça peut être très simple.
Et puisque nous sommes dans le sujet…Deux volontaires québécois m’ont raconté qu’à leur maison, il n’y avait pas de toilette avec chasse d’eau, mais un trou et qu’au cours d’une de leurs absences, un poussin y est tombé.
Il a survécu grâce à la volontaire qui en eut pitié en lui donnant des restes de table alors que le volontaire disait contribuer affectueusement à faire monter le niveau qui lui donnerait accès à la sortie.
Les résultats, ils sont venus vider le trou et le poussin devenu grand est sorti, a été vendu au marché et mangé par on ne sait qui.
Maintenant, dois-je ou non me méfier du poulet que je mange ici ?
Pour répondre à ce sondage, contactez le 1-800-POUSSIN.
Etant donné que tu es dans les confidences de ton intimité, peux-tu me dire à quoi sert le déshabiller rose sur la photo? Es-tu sûre que tu nous dis tout?
RépondreSupprimerBonne semaine et au plaisir de te lire ma belle
Jocelyne
Moi je pense que c'est une petite culotte!!!! mouillée!
RépondreSupprimerMerci Alyne, de partager avec nous!
Bonne semaine
Oh! On oublie trop souvent à quel point nous sommes "à l'aise de nous mettre à l'aise" chez nous! Merci pour ce récit de l'intime et du détail; ce sont mes histoires préférées!
RépondreSupprimerLa semaine dernière, en faisant du ménage dans mes boîtes de souvenirs d'école(question de ne pas envahir de cochonneries mon nouveau sous-sol), je suis tombée sur quelque chose de bien joli: un diplôme de félicitations que tu avais concocté avec les garçons pour me féliciter d'avoir été acceptée à l'école de théâtre! Pas besoin de te dire qu'il est resté du côté des souvenirs précieux!
À la semaine prochaine!
Catherine xxx
Mon Alyne adorée
RépondreSupprimerJe peux imaginer avec un grand sourire tes expériences dans les "toilettes" pour en avoir visité quelques unes en France dans les haltes routières.
Elles sont plus intimes car elles ont une porte mais c'est exactement le même phénomène, il faut quand même que tu vise dans le trou...pas toujours évident, surtout si c'est pour la grosse commission.... les crampes te pognent dans les jambes et tu n'as rien pour t'agripper. Nous les appelons les toilettes à pédales car tu as deux marques de pieds chaque côté du trou...ha! ha!
Alors ma belle, je t'embrasse et j'ai hâte au prochain récit. Claude te fait un gros câlin.
Ta meilleure
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